« C’est inimaginable ! Après avoir alerté l’opinion publique et les élus locaux et nationaux sur la situation des urgences du Centre Hospitalier Erdre-et-Loire en début d’année, nous voilà aujourd’hui confrontés à une possible fermeture de la salle d’accouchement », s’insurge Rémy Orhon, Maire d’Ancenis-Saint-Géréon et Président du Conseil de surveillance de l’Hôpital.
En 20 ans, 40 % des maternités de proximité ont fermé en France, au profit de grandes structures parfois appelées « usines à bébé », et ce alors que le nombre de naissances est resté relativement stable, autour de 800 000 par an.
A Ancenis-Saint-Géréon, la salle d’accouchement enregistre environ 600 naissances par an, un rythme qui démontre un réel besoin sur le territoire pour une maternité qui rayonne sur tout le Pays d’Ancenis et le Sud-Loire. Un territoire qui compte aujourd’hui 90 000 habitants et qui va connaître dans les prochaines années un rythme de progression de la population élevé. Le CHEL est par ailleurs un hôpital reconnu par les autorités de santé comme performant, notamment dans la gestion de sa maternité de niveau 1.
« C’est angoissant pour les femmes enceintes, renchérit le Maire. Est-ce bien sérieux d’envoyer une femme accouchée à plus de 40 minutes de voiture avec tous les risques que cela peut comporter ? Dans une société républicaine moderne, les femmes enceintes habitant des zones rurales ont autant de droits que les femmes enceintes habitant les grandes villes. »
Les conséquences de telle décision pour le personnel soignant des grandes maternités et les patientes sont nombreuses. Il y a notamment des risques de dégradations des conditions de prise en charge et de renoncement aux soins. « On ressent un vrai stress chez les futurs parents, une période d’attente qui devrait être sereine et heureuse se transforme en parcours du combattant. »
Centre périnatal de proximité ou autre projet ambitieux et innovant, les personnels de santé de la maternité ne manquent pas d’idées qu’ils ont présentées récemment lors d’une rencontre avec Rémy Orhon. « J’ai préconisé qu’un délai supplémentaire soit accordé avant d’envisager une fermeture définitive pour permettre le recrutement potentiel de nouveaux gynécologues obstétriciens ou étudier sereinement la mise en place de solutions alternatives. »
Afin d’éviter la désertification médicale du territoire et d’interpeller sur l’inégalité d’accès aux soins, le Maire d’Ancenis-Saint-Géréon proposera un nouveau voeu lors du prochain Conseil municipal le 25 septembre.
En tant que Président du Conseil de surveillance du CHEL, Rémy Orhon a également convié le nouveau Ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, à venir rencontrer le personnel hospitalier et enverra prochainement un courrier à l’ensemble des élus nationaux du territoire pour interpeller sur cette situation.
« Au cours de ces dernières années, l’état de santé de l’hôpital public et plus globalement de notre système de soins accessible à toutes et tous, se dégrade à grande vitesse. Plus que jamais, et quoi qu’il en coûte, nous avons besoin d’une politique solidaire et équitable, indispensable pour construire une société apaisée et plus juste », conclut-il.
Ancenis-Saint-Géréon